Le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Kinshasa/Matete a rendu ce mardi 10 juin un verdict lourd dans l’affaire du meurtre de Célestin Kabasele Wampanga, cadre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Sur les 11 personnes poursuivies, 9 ont été reconnues coupables de meurtre et condamnées à la peine de mort, tandis que 2 ont été acquittées.
Les juges ont estimé que la culpabilité des 9 prévenus condamnés était établie pour l’infraction de meurtre, écartant ainsi la qualification d’homicide préterintentionnel initialement retenue par le ministère public, qui avait requis 20 ans de servitude pénale contre l’ensemble des accusés.
Sur le plan civil, le Tribunal a statué en faveur de la plaignante principale, Wambidi Ngalula Marthe, mère de la victime. Il a condamné les 9 prévenus reconnus coupables à lui verser 200 000 dollars américains à titre de dommages et intérêts. Cette somme est bien inférieure au million de dollars qu’elle avait initialement réclamé.
Un autre plaignant, Paulin Tshilumba, commerçant se disant également victime des éléments de la milice dite “Force du progrès”, a vu sa requête de 100 000 USD de dommages rejetée, le Tribunal n’ayant pas retenu sa qualité de partie civile directe dans les faits.
Les accusés Alomba Alomba Laurent et Mutombo Boya ont été acquittés. Le Tribunal a conclu qu’ils n’avaient pas participé aux actes de violence ayant conduit à la mort de Kabasele Wampanga.
Kabasele Wampanga avait été mortellement agressé le week-end précédent par un groupe de jeunes se revendiquant de l’UDPS, dans un contexte de tensions internes au sein du parti au pouvoir. Des dissensions opposent différentes factions, notamment autour de la direction du parti.
La famille de la victime accuse ouvertement Augustin Kabuya, actuel Secrétaire général de l’UDPS, d’être l’instigateur indirect du drame, estimant que Kabasele payait son soutien à Déo Bizibu, un rival politique qui revendique également le poste de secrétaire général.
Ce verdict marque une étape judiciaire importante dans cette affaire qui a profondément choqué l’opinion publique et mis en lumière les divisions internes et les violences politiques au sein du parti présidentiel.
