Ce 24 avril marque le neuvième anniversaire de la disparition de Papa Wemba, de son vrai nom Jules Shungu Wembadio. Une perte immense pour la République Démocratique du Congo, et plus largement pour le continent africain. L’icône de la musique congolaise s’était effondrée sur scène en Côte d’Ivoire, lors du Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo (FEMUA), devant un public médusé. Une sortie dramatique pour un artiste hors du commun.
Fondateur du légendaire groupe Viva La Musica, Papa Wemba a marqué plusieurs générations. Le groupe, qui a vu éclore des talents majeurs comme Reddy Amisi, Djuna Djanana ou encore le regretté Kester Emeneya, peine aujourd’hui à retrouver son rayonnement. Neuf ans après la mort de son leader charismatique, la formation musicale semble s’être éteinte avec lui, sombrant peu à peu dans l’oubli.
Au-delà de la musique, Papa Wemba aura été l’ambassadeur d’un véritable art de vivre : la sapologie. Par son style vestimentaire raffiné, il a érigé la mode en philosophie de vie, inspirant toute une génération de musiciens congolais célèbres ou en quête de gloire à soigner leur apparence, parfois au détriment de leur musique.
Originaire du Sankuru, Papa Wemba n’a jamais cessé de revendiquer ses racines. Il l’a fait avec éclat dans sa chanson emblématique Kemal Fumbe, une œuvre aux sonorités traditionnelles rendant hommage à son terroir. Une manière pour lui de marier modernité musicale et culture ancestrale.
Malgré l’effacement progressif de son groupe, Papa Wemba demeure une référence incontournable. Son nom continue de résonner dans les mémoires et dans les playlists. Car, au fond, comme le dit si bien l’adage : un artiste ne meurt jamais.
Dan Bonganga
