7 novembre 2025

Après que le Sénat a autorisé l’ouverture de poursuites à son encontre, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, s’est exprimé ce vendredi 23 mai 2025.

« Militaire, j’ai juré de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême. Hier au pouvoir, aujourd’hui en dehors du pouvoir, je demeure plus que jamais fidèle à ce serment.
En ce moment où le pays est à nouveau divisé, appelé par le destin, j’ai le devoir d’œuvrer pour la paix et de contribuer à la reconstruction de notre pays qui se meurt.
C’est dans cet esprit que j’ai choisi ce moment pour exprimer ma compassion envers toutes les victimes du conflit en cours, pour apporter du réconfort et marquer ma solidarité avec la population de l’est du pays, vous qui êtes abandonnés par un pouvoir central qui semble avoir pris le parti de vous punir, notamment en déconnectant les institutions financières locales du réseau bancaire national, et en restreignant les mouvements des personnes et des biens. »

Il a poursuivi :

« Aujourd’hui, je fais une proposition qui engage la nation toute entière à un sursaut patriotique, à travers un pacte citoyen, afin de tirer le pays du gouffre. Le travail exigeant qui nous attend portera notamment sur les douze points suivants :

  1. Mettre fin à la dictature, ou plutôt à la tyrannie ;
  2. Arrêter la guerre et rétablir l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire national ;
  3. Restaurer la démocratie en revenant aux fondamentaux d’un véritable État de droit ;
  4. Rétablir les libertés fondamentales ;
  5. Réconcilier les Congolais et reconstruire la cohésion nationale ;
  6. Relancer le développement du pays par l’instauration d’une bonne gouvernance économique, d’une gestion administrative et financière rigoureuse, et d’une répartition équitable des ressources nationales ;
  7. Relancer un dialogue sincère et permanent avec tous les pays voisins, en vue d’instaurer une paix et un développement durables dans la région ;
  8. Rétablir la crédibilité du pays auprès de ses partenaires, aux niveaux régional, continental et international ;
  9. Neutraliser tous les groupes armés nationaux et étrangers, et rapatrier ces derniers dans leurs pays d’origine ;
  10. Mettre définitivement fin au recours et à l’utilisation des mercenaires, conformément à la Convention de l’Union africaine du 3 juillet 1977 sur l’élimination du mercenariat en Afrique, ainsi qu’à la Résolution A/44/34 de l’Assemblée générale des Nations unies du 4 décembre 1989, portant adoption de la Convention internationale contre le recrutement, l’utilisation, le financement et la formation des mercenaires ;
  11. Rapatrier sans condition tous les mercenaires déployés sur le sol congolais ;
  12. Et enfin, en attendant le rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire, j’invite les détenteurs du pouvoir à assurer la protection de la population. L’armée, la justice et toutes les structures chargées de l’ordre et de la sécurité doivent véritablement être au service de la population et répondre à ses aspirations. »

Assiyah Tshamunyongue