Les Kinois seront dans les prochains jours contraints d’adopter un nouveau concept, et en même temps un nouveau système : celui des plaques alternées. En effet, selon un communiqué officiel de l’Hôtel de Ville de Kinshasa, relayé par le gouvernement provincial, le gouvernorat a pris un certain nombre de mesures restrictives destinées à faciliter la circulation dans la capitale. L’objectif principal : lutter contre les embouteillages monstres.
Deux points essentiels composent ce communiqué :
- L’interdiction de circuler, avant 22h et après 5h, pour les camions-remorques et ceux de plus de 20 tonnes.
- La mise en place d’un système de circulation alternée basé sur le dernier chiffre de la plaque d’immatriculation.
C’est cette deuxième mesure qui sème la confusion dans l’esprit de nombreux Kinois. À partir du 19 mai, les véhicules dont le dernier chiffre de la plaque est impair (1, 3, 5, 7, 9) ne pourront circuler que les lundi, mercredi et vendredi. En revanche, ceux dont le dernier chiffre est pair (2, 4, 6, 8, 0) pourront circuler les mardi, jeudi et samedi.
Certaines catégories de véhicules sont toutefois exemptées de cette mesure : les véhicules officiels, ceux des diplomates, les transports en commun, les véhicules scolaires, les ambulances et les corbillards.
Il est vrai que Kinshasa a perdu sa fluidité, et les embouteillages aux heures de pointe rendent la circulation presque impossible. Cependant, cette mesure risque de pénaliser les parents qui utilisent leur véhicule pour accompagner leurs enfants à l’école. Avec le manque de courtoisie routière, on n’est pas à l’abri d’altercations sur les routes. Sans oublier l’état de délabrement avancé des voiries, autant de facteurs que le gouvernorat semble avoir ignorés.
La ville de Kinshasa ne dispose aujourd’hui d’aucune entreprise de transport public opérationnelle, et certains chauffeurs de taxis profitent de ces situations pour augmenter les tarifs. Dans tout cela, les premières victimes seront encore une fois les plus vulnérables.
Nous espérons qu’un réajustement rapide sera envisagé afin d’éviter que la situation ne se détériore davantage.
Dan Bonganga
