Aaron Kanku 
Le Président Félix Tshisekedi a annoncé, lors d’une réunion avec les membres de l’Union sacrée, la formation prochaine d’un gouvernement d’union nationale. Cette décision intervient dans un contexte où le pays fait face à une crise sécuritaire qui ne dit pas son nom.
Depuis près d’un mois, les combats se sont intensifiés dans l’est du pays, opposant les forces loyalistes de la RDC à l’armée rwandaise, agissant sous couvert du mouvement rebelle M23. Ces affrontements ont entraîné la chute de plusieurs villes, dont Goma au Nord-Kivu et Bukavu au Sud-Kivu.
Face à cette situation, le chef de l’État congolais a adopté une position ferme, refusant toute négociation avec les rebelles du M23. Dans son adresse à la nation après la prise de Goma, il a annoncé qu’une riposte rigoureuse était en cours, tout en insistant sur l’importance de privilégier la voie diplomatique pour résoudre le conflit.
Hier, lors d’un discours prononcé au chapiteau de la Cité de l’Union africaine, le Président Tshisekedi a exprimé sa volonté de créer un gouvernement d’union nationale, dans le but de renforcer la cohésion nationale et de mobiliser toutes les forces vives du pays pour combattre l’ennemi et le repousser, y compris par la force si nécessaire.
Le chef de l’État a également fait part de sa déception face au comportement de certains membres de l’Union sacrée, tout en saluant ceux qui, malgré leur petit nombre, se mobilisent activement pour la cause nationale.
Cette annonce coïncide avec la libération de Jean-Marc Kabund, ancien allié devenu opposant politique. La question se pose désormais : celui-ci pourrait-il intégrer ce nouveau gouvernement d’union nationale ? Reste à savoir…
Par ailleurs, sur le plan diplomatique, des efforts commencent à porter leurs fruits. Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté à l’unanimité une résolution exigeant que le Rwanda retire ses troupes du territoire congolais et cesse son soutien au M23.
Le succès du gouvernement d’union nationale dépendra de la capacité des acteurs politiques à dépasser leurs divergences pour se rassembler autour d’un objectif commun : la stabilisation du pays et la protection de sa souveraineté.
Aaron Kanku
